Viva la revolucion !

Goth était décidément de plus en plus désemparé et intrigué par ses deux cibles. Il n'avait combattu qu'une fois des mortels dotés d'une telle puissance, et c'était lors d'une époque reculée, oubliée de tous depuis des millénaires. Une époque durant laquelle les Dieux n'hésitaient pas à réellement intervenir sur leurs Champions pour mener leurs guerres personnelles...
Il était tout à ses pensées, approchant de ces ennemis plus forts que prévus, lorsque ceux-ci firent quelque chose de plus inhabituel encore : ils ouvrirent un portail, puis, en un clignement d’œil, y passèrent. Le portail se referma.

Goth ne savait que faire. La Maître voulait que les cibles soient occupées suffisamment longtemps. Et elles venaient de disparaître. Ho, il pouvait encore les sentir, mais leur aura était très faible, et éloignée de plusieurs millier de lieues. Vers les montagnes. Vers La montagne. Celle ou un sentiment profond de dégout lui interdisait d'aller. Il ne se rappelait plus pourquoi. Mais il savait, au fond de la minuscule parcelle d'âme humaine enfouie dans ses tréfonds que c'était lié à son immortalité et aux Dieux. Et que c'était atroce. Mais, comme les autres pensées vaguement humaine, celle-ci fut fugace et disparut, laissant la place à son objectif. De nouveau concentré sur ses cibles, il se précipita dans le centre ville, en proie au flammes, afin d'y dénicher une monture. Qu'importe la monture, il la crèverait et la ressusciterait si nécessaire. Alors qu'il enfourchait un destrier affolé, après avoir promptement tranché son propriétaire - un soldat quelconque - en deux, il fut soudain saisi d'un sentiment d'urgence immédiate. Le Maître avait besoin de lui ! Goth tendis la main devant lui, et se jeta dans le puits de noirceur verdâtre qui s'était formé devant lui....

....Il réapparut un instant plus tard, instant aussi court qu'un battement d'aile de papillon-oiseau de Vacylnor. Son arme au poing, il pu constater la scène. Trois trangbrêns, au moins, et un alventar. Des cibles à ses mesure... Le Maître choisissait toujours ses ennemis avec soin, semblait-il.
Goth fit appel à la puissance contenue dans son arme, l'arma, et se jeta au combat, lançant par-devant lui une vague de pestilence corruptrice, afin de distraire ses ennemis. Il arriva à la fin de sa course au corps à corps d'une des trangbrêns qui avait rejoins le premier groupe, et attaqua d'un coup de taille de haut en bas, accompagnant cette attaque physique du bras droit d'une pique formée par son bras gauche, visant le cou de sa cible. L'action n'avait pris qu'une fraction de seconde, et son coup était net et précis.

Il était le Porteur de Mort. Il était la Guerre.

Laissant son épée plantée dans un cadavre, Zligh sortait sa pseudo-boussole de sous sa cape d'ours.

"Marrant, on dirait que le mage s'approche de nous.... Et vite en plus ! Si seulement je savais qu'il était si pressé de mourir... Et Goth est avec... Turzaz? Bizarre. Hmm? C'est quoi ça? Bordel, encore des foutus mages? On se croirait à Ori... Bon, on a de la chance qu'ils aient pas encore compris ce qu'il se passe vraiment, faut qu'on se grouille, sinon ça va prendre du temps de détruire toute la ville."

Pendant que Zligh se tournait à nouveau vers son outil, Distraksan se libéra du torse de son ancienne victime et vint alors se planter dans le cou du nouveau venu qui incantait un sort. Le capitaine pirate releva alors la tête et lança un regard indifférent à la scène. Tout en rangeant son outil doré d'une main, il tendit l'autre et l'épée revint alors entre ses doigt.

C'est au tournant d'une allée, qu'ils se retrouvèrent finalement devant San'Enda... Ou ce qu'il était censé être.

"Hmm. Je crois que c'est lui." dit alors Zligh en montrant une forme embrasée du doigt.

San'Enda était enfin face aux deux paladins. L'un avait l'air d'être à la fois pressé et ennuyé, mais l'autre avait, lui, l'air furieux mais pourtant heureux de voir l'être de désincarné que le mage était désormais.

"Hum...Bonjour?"

"ENFIN!!! Ce bâtard de mage!! Quoique... t'es quoi exactement, là?? Enfin on s'en fout en fait, je vais quand même t'étriper!"

"Euh, Zligh? Il a l'air de vouloir nous dire quelque chose. On l'écoute avant de le tuer. Oui je sais tu veux pas attendre, mais s'il te plait TAIS-TOI et RESTE CALME! Et je ne suis pas sûr qu'il ait encore des tripes, au fait."

"Merci. Comme vous pouvez le constater, j'ai eu quelques problèmes avec mon corps... Mais mon esprit va mieux, en fait j'ai retrouvé ma mémoire, celle du cobaye que j'étais. Et j'ai compris quelque chose à propos de Turzaz, peut-être que ça pourra vous aider à le vaincre. En tout cas, je ne suis plus votre ennemi. Et maintenant que je me souviens, Turzaz n'est plus mon maître.. ."

Pour peu que cela soit possible avec cette apparence, San'Enda avait l'air un peu dépité en disant cela.

"ET MERDE! Forcément, quand on le retrouve, on a plus le droit de la taper parce qu'il a des infos... je hais les mages! Bon, on te tue pas, tu nous mènes à Turzaz, tu nous files ton info, on pourri ton ancien maître, et après on voit. Et ne plus être notre ennemi ne fait pas de toi notre ami, ne l'oublie pas..."

San'Enda sourit. Enfin, plutôt les deux paladins en eurent l'impression, la bouche de leur interlocuteur n'étant plus très nette.

"L'un de vous peut créer un portail vers le Royaume des Morts?"

"Et après on le tue !" chuchota Zligh à Rajan.

"Un portail? Rajan, portail !"

Rajan regarda son compagnon d'arme d'un air dépité. Il rangea ses épées dans son fourreau et commença à incanter. Ses yeux se révulsèrent et devinrent bientôt totalement opaque. Après plusieurs minutes le portail s'ouvrit. Il était temps, de nouveaux soldats ennemis arrivaient.
"-Nous verrons au moment voulu" répondit alors Rajan à haute voix avant de traverser le portail.

Après un rude combat, Turzaz le maléfique s'avança vivement vers Goth.

_Mon cher bourreau des mondes ! Quelle efficacité, vraiment ! A présent suis-moi, nous allons aux geôles.

Quelques centaines de marches plus tard, les deux chevaliers de l'apocalypse se retrouvèrent dans un long couloir éclairé par des lueurs verdâtres. Il donnait sur des centaines de cellules dans lesquelles diverses créatures semblaient comme figées pour l'éternité.

_Ah, les cellules. Voyons ce qu'il y a là-dedans... Oh ! Mais qu'est-ce donc ?
_Un dragon des anciens temps, maître. Son espèce a été éradiquée par l'Azfir à laquelle elle tenait tête.
_Encourageant... Ouvre la porte ! Je vais prononcer la formule du Réveil...

[HRP](bon y'a pas grand chose à dire là....)[HRP]

Goth suivit le maître après avoir éliminé la menace. Il ne tirait aucune fierté de son action. a dire vrais la seule chose qu'il "ressentait" était le contentement du devoir accompli.

Arrivé au niveau des geôles, son maître s’arrêta, et lui ordonna d'ouvrir une des porte, ce que Goth fit proprement, attrapant le métal le métal noir comme la nuit à pleines mains, et le tordant afin d'ouvrir la porte.

Celui-ci résista quelques instants, mais lorsque Goth se servit de sa hache comme d'un levier, les barreaux se plièrent, puis se rompirent. Il avait ouvert un passage assez large pour le maître et lui. Il se mit sur le côté, et attendis.

La créature reptilienne de 20m de long finit par ouvrir lentement les paupières. Elle fixa d'abord le revenant, puis l'arcaniste déchu. Au bout de quelques minutes ses écailles bleues crissèrent et soulevèrent des nuages de poussière lorsque ses muscles puissants se remirent en action. La créature poussa un hurlement de satisfaction.

_Comment te nommes-tu, dragon de l'ancien âge ? Demanda Turzaz d'un ton solennel, en ancien langage chaotique.
_Kroendall !
_Accepte-tu de me servir afin d'anéantir celui qui te retiens ici ?
_Je te suivrai... Mais je doute que tu sache réellement qui m'a jadis enfermé ici.

Fort heureusement, la formule du réveil était brève. Turzaz put ainsi réveiller une centaine de créatures en l'espace d'une heure seulement. Le mage incantait, et Goth les libérait. Des dragons, des minhacs, des centaures, des minotaures, ... Autant de monstres assoiffés de vengeance !

_Mouahahaha ! Mon armée se réveille enfin ! Goth et Kroendall ! Menez-moi jusqu'à la salle mauuudite... Vous la connaissez tous deux, j'en suis convaincu !

Goth acquiesça, puis se mit en marche, sachant que son maître le suivrait sans peine. La salle en question n'avait de maudite que le nom. En vérité, c'était ce qui s'y trouvait que l'on pouvait qualifier de maudit, une chose horrible, mais oublier de tous.... Tous? Non! Quelques irréductibles archivistes s'étaient résolument décidés à ne pas se laisser vaincre par le temps, et avaient jeté des sorts sur leurs ouvrages si importants et si dangereux.
Malheureusement, les éons avaient fini par vaincre, et bien que les livres fussent protégés des outrages du temps, leurs gardiens, leurs bibliothèques, elles, furent perdues, détruites, voire annihilées....

Goth quitta ces pensées fugaces pour se recentrer sur l'instant présent. Devant lui se trouvait une porte immense, faite du même métal noir que l'on trouvait partout ici. Sauf que celui-ci, gravé de scènes macabres, pulsait et suintait un produit noir brillant, qui se transformait en flocons de cendre au contact du sol. Le maître, décidément, ne reculerait devant rien, et il était prêt à libérer des pouvoirs aussi destructeurs qu'immémoriaux....

Les deux hommes et l'entité de flamme était arrivé sur le plan des morts. Ils se trouvé sur une étendue déserte. Le ciel, si on pouvait l'appeler ainsi était verdâtre et des lignes noires ondulantes faisaient office de nuage. Rajan n'avait que des images du plan des Morts implantées dans son cerveau par les dieux, mais c'était la première fois qu'il venait réellement dans ce royaume. Il sentait la proximité de son dieu. Soban le soutiendrai coute que coute. Il fallait maintenant trouver Turzaz. Rajan se tourna vers Zligh :
"-Alors où est-il ?"
En croisant le regard du paladin, Zligh frémit. Ces yeux avaient maintenant la même couleur que le ciel, et les même lignes noires ondulaient à l'intérieur...

Turzaz le maléfique s'avança jusqu'aux portes noires, annonciatrices de l'apocalypse.

_Mon cher Goth, as-tu la moindre idée de ce qui se trouve derrière cette porte ?

Le servant des âges ne prit pas la peine de répondre, sachant pertinemment que son maître l'avait mené ici à dessein.

_Je vois que oui. Se félicita Turzaz en ouvrant la porte d'un claquement de doigt.

Derrière les gonds maudits se trouvait une toute petit salle, munie d'un autel en son centre. Sur l'autel se trouvait l'artefact honni d'une puissance ancienne, redoutable, toujours à l'affut d'un moyen de déployer à nouveau sa puissance ignominieuse !

Goth stoppa net. Il ne s'attendait pas à reconnaître cette aura, il pensait en trouver une autre. Il l'avait cherchée tellement longtemps à travers les mondes sans jamais découvrir le moindre indice... Et voilà que son maître la lui offrait, cette relique du passé, en toute connaissance de cause. Était-il fou ou démesurément orgueilleux ?

_Maître...
_Prends ta Chaussette, Goth, recouvre ta puissance et rallie-toi à l'Ombre ! Tu le dois car, seul contre tous, tu seras à nouveau vaincu, comme il fut jadis.

Goth prit le temps de fixer l'objet de pouvoir que lui offrait le Maître. Oui, il sentait en face de lui la dernière partie de lui même. Il pouvait sentir sa force infinie pulser à travers les mondes, il le sentait qui l'appelait.
Il n'écoutait déjà plus le Maître quand celui-ci "l'autorisa" à s'emparer de ce qui le complèterait enfin. A vrai dire, il était déjà en train de s'approcher. A chaque pas, les pulsations de l'objet maléfiques devenaient de plus en plus fortes. Et plus le Porteur de Mort approchait, plus l'aura sombre de la chose s'étendait vers lui. Soudain, Goth s’arrêta. Il n'avait plus qu'a tendre le bras, et il pourrait toucher du doigt le dernier artefact. Il savoura cet instant autant qu'il le pouvait dans son état actuel, mais il était vrai qu'il retrouvait peu a peu des pensées cohérentes en approchant de la chose.
D'un seul coup, il tendis le bras et toucha la chaussette maléfique du bout l'index. Celle-ci se transforma en poussière, comme si elle n'avait en réalité été que cendres. S'ensuivit une explosion silencieuse et une énorme vibration de l'air qui fit trembler les murs et tomber de la poussière du plafond.

Quelques secondes après, l'aura noire de l'artefact s'enroula autour des bras de Goth et s’insinua en lui. Ce dernier leva alors la tête vers le plafond et poussa un hurlement terrifiant. Il venait de retrouver d'un seul coup tout ce qu'il était : ses souvenirs, ses pouvoirs, son essence même.... Il resta encore quelques instants dans cette position, puis fixa son regard sur le sol, tout en prenant la parole :

"Enfin... Enfin, après si longtemps, je suis de nouveau complet."

Il se retourna vers Turzaz, fixant son regard dans le sien, puis reprit :

"Vous êtes bien présomptueux de croire que je continuerais à vous servir après m'avoir totalement libéré, Sorcier. Je suis le Porteur de Mort, vous auriez dû mieux interpréter les grimoires que vous avez dénichés, car vous aurez alors compris qu'il aurait mieux valu pour vous de me laisser endormi. Je suis l'incarnation de la fin de toute chose sur terre. La représentation d'un cycle immuable. Je n'obéis qu'a un seul chef, et je n'ai qu'une seule mission.... Maître."

Sur ce dernier mot, un sourire carnassier apparut dans les ombres de son casque. Puis la lumière rouge de ses yeux devint plus forte, et Goth partit d'un rire grinçant à glacer les sang. Puis, d'un coup, il disparut dans une explosion de volutes vertes.

_Hem, c'est assez déconcertant...
_Et que pensais-tu qu'il surviendrait, inconscient ?
_Oh, quelque chose dans ce genre, mais j'espérais au moins qu'il me laisserait le temps de le convaincre du bien-fondé de ma proposition... Tant pis ! Nous ferons sans. Je gage que son premier geste d'Azfir sera de déclarer la guerre aux Dieux... Les mêmes dieux que nous combattons actuellement d'ailleurs.

Turzaz se dirigea vers la sortie d'un pas nonchalant, très vite suivi par le dragon. Il pénétra de nouveau dans le couloir et contempla son armée...

_Certes, ils ne sont pas beaux... Mais je pense qu'ils seront efficaces, oh oui, terrrrriblement efficaces ! Mouhahahaha !

Le mage se lança alors dans un rituel complexe au terme duquel toutes les créatures jadis enfermées virent leurs pupilles se dilater et se recouvrir d'un voile Noir. Non pas noir comme l'ombre ou même comme la suie, mais noir comme le néant, noir comme la fin de tout espoir pour les futurs adversaires de cette terrifiante armée !

_En avant, mes petits ! Suivez-moi à la surface du Royaume de Soban. Suivez-moi afin de fairrrre rrrrégner un nouvel orrrdrrrrrre !!!
_En espérant que Goth et sa chaussette seront d'accord...
_La ferme !

Les trois humanoïdes se trouvait désormais devant un grand bâtiment. Ce bâtiment avait visiblement était pris d'assaut et il en émanait une certaine malfaisance.
Soudain des cris jaillir de l'intérieur de la prison. Les bruits se rapprochèrent et des hordes de monstres déferlèrent sur le petit groupe. Les deux humains se regardèrent une dernière fois avant de rentrer dans le combat ....